Notre bilan de cette belle aventure

Ventabren, 2 mai

De retour, dans un nouveau « chez-nous », nous faisons un peu le bilan de cette aventure… Sans pouvoir tout dire bien sur, et sans mesurer tout ce que cela nous aura apporté, nous vous faisons part de quelques réflexions.

Ce qui nous vient à l'esprit d'abord, c'est ce que nous avons vécu personnellement et en couple. Ce fut une expérience nouvelle pour chacun de nous. Quand on n'a rien de spécial à faire, on a l'esprit libre, et l'on pense beaucoup. On se voit en permanence, et on voit l'autre aussi. Ses défauts, comme les nôtres, nous apparaissent encore plus (pourquoi voit-on toujours plus les défauts que les qualités ?) Et aucun coup de téléphone ou rendez-vous ne vient nous perturber dans notre réflexion. C'est difficile de voir ces faiblesses « à longueur de temps » quand on est dans cet état d'esprit (ce qui n'arrive pas tous les jours heureusement !)

Nous nous connaissons sans doute mieux l'un et l'autre, et avons aussi appris à mieux accepter nos différences et nos défauts respectifs.

Ce temps de voyage a quelquefois mis à l'épreuve notre couple : vivre ensemble tout le temps, vivre comme partenaires de vélo mais aussi en tant que couple (plus difficile parfois !) Epreuve difficile mais dépassée à force de discussions.

D'autres situations de cette vie de voyage nous mettent à l'épreuve. On apprend à s'ajuster, à mieux réagir, à connaître ses limites. C'est un apprentissage permanent, mais la difficulté nous fait grandir.

Pendant ces quelques mois, nous avons pris de la distance, dans tous les sens du terme, avec notre vie antérieure. Et cela nous a confirmé dans nos choix, nos amitiés, nos valeurs (la religion, la famille,…) Nous en revenons par exemple plus confiants et optimistes, malgré toutes les mauvaises nouvelles qu'on nous passe en boucle aux informations. Sans les nier, nous pensons qu'il faut résister à ce pessimisme ambiant, mettre les choses à leur place, revenir à l'essentiel.

Ce sont bien sur les rencontres que nous avons faites qui nous poussent à dire cela.

Ces rencontres nous ont d'abord appris à être plus humbles : aller demander un peu d'eau, un endroit où planter la tente, une direction,… Cela n'est pas forcément facile à faire, tous les jours. Il faut accepter l'accueil des gens tel qu'il est, en ayant le sentiment de ne pas pouvoir rendre quelque chose en retour.

Et la première chose que les gens nous offrent, c'est leur confiance. Ce fut une formidable leçon pour nous de le constater quand ils nous proposaient un bout de jardin, un garage, une boisson chaude, un repas ou même un lit pour la nuit.

Ces rencontres prévues, imprévues, attendues, inespérées quelquefois. Celles où l'on se découvre petit à petit, celles où l'on discute à bâtons rompus, celles où l'on essaye de comprendre et de se faire comprendre. Chacun nous a apporté un peu, car chacun est unique…

Nous avons souvent entendu dire qu'en Europe, on est moins accueillant qu'ailleurs. Après notre expérience, nous pouvons dire que les européens sont accueillants ; sans doute différemment d'autres peuples, mais toujours avec sincérité. Cela nous renvoie à notre propre attitude : ferions-nous la même chose ?

Par rapport à nos objectifs de départ, il y a bien sur un écart avec la réalité du voyage. Nous voulions par exemple mieux connaître les pays d'Europe. Nous ne les connaissons pas beaucoup mieux, nous en avons seulement une idée plus précise.

Il nous semble, en règle générale, que ce voyage pour lequel nous avions de grandes ambitions s'est révélé être plutôt une formidable expérience humaine, personnelle et de couple.

Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli, nous sommes très heureux de tout ce que nous avons vu, goûté, senti, échangé, partagé, ressenti, vécu.

Et cela nous donne d'autres idées de destination… mais pas tout de suite, et pas forcément en vélo !

Pour conclure, parce qu'il y aurait encore beaucoup de choses à dire, nous vous remercions tous de nous avoir encouragé, et en particulier nos familles… nos premiers fans !

Nous espérons vous avoir donné le goût du voyage, peut-être du tandem… qui sait ?

Une chose est sûre, si l'on peut, il faut vivre nos rêves, les petits et les grands…

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