Angleterre
Frome, le 7 décembre
Ca y est, tous les arbres sont plantés…
Nous sommes passés à une autre partie du travail.
Après la livraison du journal, nous avons eu celle de la paille : 200
bottes à décharger du camion et à ranger en tas organisé...
Puis, avant que la pluie ne les rende trop lourdes, nous les avons disposées
dans tout le champ.
On chargeait le plus possible la remorque du tracteur d'abord, puis Etienne
et moi montions sur le tas de paille et Chris conduisait le tracteur dans tous
les endroits du champ où nous avons planté des arbres. Tous les
4 ou 5 arbres, on larguait une botte.
Nous avons fait ça 2 jours de suite dans le vent et la pluie, sympa mais
un peu humide !
Et puis ce n'est pas léger une botte de paille !
Quelques jours après, rebelote avec les journaux : faire des piles de
journaux puis les emmener dans le champ, et les déposer à peu
près au même endroit que les bottes de paille.
A quoi cela va-t-il servir ? A faire le " mulching "... Je n'ai pas
trouve de traduction pour ce mot, et je ne suis même pas sûre qu'il
y en ait une. Le " mulching " sert à protéger les arbres
fraichement plantés. On dispose autour du tronc un mètre carré
de papier journal en couche assez épaisse, puis on recouvre le journal
avec de la paille. Cela va empêcher l'herbe de pousser autour de l'arbre
et donc lui permettre de se développer tranquillement. Il faut dire que
l'herbe dans le champ peut être très haute, et elle est plutôt
bien enracinée... Elle étoufferait sûrement beaucoup d'arbres.
Je voulais parler plus précisément
de la famille chez laquelle nous sommes. Chris a été professeur
de sociologie à l'université, et maintenant il travaille à
la maison. Il écrit un rapport sur des organisations caritatives qui
aident les gens dans le besoin. Cela lui prend 2 ou 3 jours par semaine, mais
il écrit aussi pour lui. Notamment un livre sur leur expérience
familiale au Canada et en Amérique pendant 4 ans (voyage et travail dans
des fermes). Cordelia travaille à la cuisine d'un magasin d'alimentation,
un jour par semaine. Et puis elle s'occupe des enfants bien sûr.
Ils ont donc aussi le temps de travailler avec nous dans le champ.
Nous avons des bons contacts avec les enfants, tout cela se fait au fur et à
mesure...
Notre anglais progresse, c'est l'avantage de rester un peu plus longtemps au
même endroit : nous devons utiliser le vocabulaire courant, et nous pouvons
demander à nos hôtes les traductions des mots ou comment se dit
telle ou telle phrase.
Nous avons d'ailleurs de grandes discussions sur les mots, sur le langage, et
c'est vraiment intéressant d'observer les différences entre le
français et l'anglais.
Notre vie quotidienne est rythmée par
le travail, les repas, et le temps libre !
Notre journée au champ commence vers 9h30 et se finit vers 16h au maximum
car il fait nuit assez tôt ici (16h30). Nous avons donc de longues soirées,
surtout que nous dînons à l'heure anglaise, c'est-à-dire
18h30 au plus tard... Les enfants ont d'ailleurs souvent des activités
après le repas. Le soir, nous jouons souvent aux cartes avec Chris et
Cordelia, et de temps en temps aussi avec les garçons. Il n'y a pas de
télévision, ce qui fait que nous lisons aussi beaucoup, et que
je me suis mise à la broderie ! Je n'y aurais jamais cru... Mais c'est
une activité qui me prend suffisamment de temps pour ne pas lire d'un
coup tous mes livres en français, et qui plus est, qui ne prend pas de
place ni de poids (on raisonne toujours en terme de place cette année
!)
Nous retrouvons les joies de la cuisine, celle que l'on fait et celle que l'on
goûte... Je vous envoie aussi un petit aperçu des recettes qui
nous ont bien plu...
Nous n'avons pas tout à fait abandonné
notre cher tandem. Tous les matins nous nous rendons au champ en vélo,
et puis dimanche dernier, le soleil nous a fait sortir de la ville. Petite balade
dans les environs, le long des routes campagnardes. Vous l'imaginez sans doute,
c'est très vert. Vert et gris, car les maisons sont construites en pierres
grises. Evidemment, c'est un peu triste à cette époque de l'année,
mais le tout est typique et bien conservé. Le charme de cette campagne
vient d'une part de ces villages qui se nichent dans des coins de collines,
et d'autre part de cette nature si paisible. Des petites forêts, des ruisseaux,
beaucoup de champs et quelques vaches, chevaux ou moutons.
Mais, quel dommage, tous les champs sont bordés de haies d'arbres d'environ
2 mètres, ce qui fait qu'on ne voit rien quand on est sur la route !
Il faut attendre d'avoir gravi une colline (oui, c'est bien vallonné
par ici...) pour contempler un peu mieux le paysage.
Ce week-end, avec Véronique, une amie,
nous avons visité Stonehenge. Ces vestiges du monument préhistorique
hyperconnu sont assez impressionnants : des pierres de plusieurs tonnes posées
les unes sur les autres ou à côté des autres, et transportées
quelquefois depuis plusieurs centaines de kilomètres (certaines viennent
du pays de Galles). Evidemment, des tas de légendes ont été
associées à ce site (plusieurs avec Merlin l'enchanteur !). Malgré
toutes les recherches, la disposition des pierres reste un mystère. Ce
qui est sûr, c'est que depuis 3050 avant J.C ce site est resté
un lieu important (symbolique ?) pour les hommes, car la construction du monument
en pierre s'est étalée sur près de 1500 ans.
Le soir, dîner au pub... Le pub est une véritable institution en
Angleterre. Nous avons pu voir que toute la population s'y retrouve : des bandes
de papys devant leurs bières, ou des bandes de filles qui papotent, des
couples de tous âges, et beaucoup de jeunes dans tous les cas. Nous avons
effectivement fait le tour des pubs ouverts, non pour boire, mais pour manger.
Le samedi soir, la plupart d'entre eux ne servent plus à manger après
17h30...
Finalement, nous avons pu goûter des plats traditionnels : tourte à
la viande, frites et petits pois ou saucisses dans un " Yorkshire pudding
". Un peu lourd, mais plutôt bon !
Le pub semble être un lieu convivial pour tous, mais apparemment, beaucoup
de gens boivent plus qu'il ne faudrait, surtout les soirs de fin de semaine...
Nous passons ici nos derniers jours. Cette pause
dans notre voyage nous a reposés, et nous sommes heureux d'avoir séjourné
un peu plus longtemps au même endroit.
Mais le vélo nous manque, nous avons aussi hâte de retrouver notre
" liberté ", et de rouler vers de nouveaux horizons (plus cléments
en terme de météo, du moins on l'espère !).
Nous fêterons Noël dans les Landes avec nos parents : une semaine
de vacances et de retrouvailles attendues. Ensuite, nous reprendrons la route
vers l'Espagne.
Nous souhaitons à tous de très bonnes fêtes de Noël.
Nous pensons particulièrement à ceux que nous avons rencontrés
depuis le début de ce voyage, ceux qui nous soutiennent et ceux qui nous
suivent fidèlement. Sachez que tout cela nous aide et nous encourage
vraiment !
Avec toute notre amitié,
Jeanne et Etienne
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