Angleterre
Frome, le 27 novembre
Hi everybody !
Nous vous écrivons de Frome, la charmante petite ville où nous
sommes redevenus sédentaires pour un mois. Pour situer un peu, c’est
à 20 km de Bath.
Nous avons d’abord passé trois jours à Londres, chez Anne,
Stefan et leur trio d’enfants qui nous ont accueillis très chaleureusement.
Immersion dans la vie quotidienne d’une famille anglaise : boulot, école,
et différentes activités des enfants, ce qui est peu différent
de chez nous.
Londres est une ville particulière, qui a vraiment un style à
part. Est-ce dû aux nombreux monuments, à l’architecture
élaborée du centre ville ?
C’est sans doute aussi Big Ben, les boîtes aux lettres et cabines
téléphoniques rouges, les gros taxis noirs, les hommes en costume-cravate
et mallette à la main, les bus à double étage… Tout
ça fait un peu carte postale, et c’est surprenant de réaliser
que c’est le quotidien des Londoniens.
Pour ma part, je trouve que c’est une belle ville.
Nous avons parcouru le centre à pied ou en métro, visitant les
principales attractions touristiques, quoiqu’en général
nous soyons restés à l’extérieur : c’est hors
de prix ! C’est vrai pour n’importe quel restaurant ou sandwich…
Malgré ça, nous avons préféré prendre le
métro plutôt que le vélo. Il faut dire qu’à
notre arrivée, un soir au centre ville, nous avons roulé presque
deux heures jusqu’à la maison de nos hôtes. Ce trajet de
nuit, à une heure d’affluence, et à gauche nous a suffit
! J’ai d’ailleurs eu quelques frayeurs, aux carrefours, quand je
nous voyais nous engager sur le côté gauche de la route sans rien
pouvoir faire ! Et c’est vrai qu’on n’est pas trop de deux
pour s’en rappeler, car dès qu’on reprend le tandem, on va
instinctivement à droite.
Bref, Londres se parcourt mieux à pied. Et quel plaisir de se promener
dans ses grands parcs verts !
Le trajet en train jusqu’à Frome a été un peu mouvementé.
D’abord on est montés dans le mauvais train, qui ne partait pas
tout de suite, heureusement, car on a pu en descendre avant d’être
emmenés ailleurs. Après avoir racheté un billet et effectué
la première partie du trajet sans problème, on a gentiment été
mis “à la porte” par le contrôleur du deuxième
train… parce qu’on bouchait complètement le passage ! Nous
avons donc fini à vélo les 15 km qui nous restaient.
Nous sommes donc chez Cordelia et Chris, qui ont trois garçons : Jake
(10 ans), Oliver (9 ans) et Dan (7 ans). Ils vivent dans une maison près
du centre et ont un champ à 1 km, en pleine campagne. Nous ne sommes
donc pas réellement dans une ferme, même s’ils ont des canards
et des poules dans le jardin. Par contre nous travaillons dans le champ, qui
doit faire environ 7 hectares où nous plantons des arbres.
Sur une grande partie de cet espace, ils veulent créer une petite forêt
: ils ont déjà planté plus de 2000 arbres, et nous en avons
700 à planter maintenant. Ce sont des tilleuls, des aulnes, des noisetiers,
poiriers, cerisiers, pommiers, et encore beaucoup d’autres espèces.
Nous avons donc commencé ce travail-là, qui me rappelle mon expérience
au Togo où j’avais planté d’autres types d’arbres,
avec d’autres moyens…
Ce n’est pas un travail très pénible ; ce qui est le plus
gênant c’est sans doute le froid quand on reste inactif, le brouillard,
et l’humidité. Malgré tout, nous avons eu tous les temps
(soleil, nuages, brouillard, givre, neige) sauf de la pluie pour le moment !
Le premier jour, un camion est venu livrer des journaux périmés,
qui nous serviront plus tard pour les arbres. Il a déversé deux
tonnes de presse anglaise à nos pieds, autant de journaux classiques
que de « presse people » à forte tendance voyeuriste…
Nous avons transformé une partie de l’énorme tas en paquets
ficelés.
Depuis, nous plantons : en général, Etienne se charge de désherber
à la pioche un carré de terre, puis l’un de nous y plante
un piquet avant de faire un trou à côté avec un super outil
en vrille (au Togo, on creusait à la pelle). Ensuite, délicatement,
on plante le petit arbre et on le protège avec une espèce de tube
en plastique qu’on attache au piquet.
Vous saurez tout sur la façon de planter un arbre ici à Frome
!
J’ai passé une journée à l’école de
Dan, le dernier des garçons. C’est une école d’une
dizaine de classes, accueillant les élèves de 4 ans (classe “Reception”)
jusqu’à 9 ans (“Year 1, 2, 3, 4”). Mais apparemment
ce n’est pas le système le plus courant. D’habitude, la première
école où vont les enfants les accueille jusqu’à 14
ans (une seule école au lieu de deux).
L’enseignement proprement dit est assez semblable à celui de la
France : beaucoup de jeux pour les petits, leçons avec différents
professeurs pour les grands. L’organisation de la journée diffère.
Le matin, les élèves ont cours de 9h à 12h15, et l’après-midi
de 13h à 15h. La pause repas est très courte, et chacun amène
sa “lunch box”, autrement dit son panier repas.
Deux choses m’ont frappée pendant cette journée. D’abord,
l’équipement informatique de chaque classe : le maitre n’a
presque plus de bureau, simplement un ordinateur relié à un écran
qui sert de tableau. On peut écrire sur cet écran, avec des feutres
spéciaux, ou même avec le doigt !
J’ai assisté à la correction d’une dictée de
mots. Le maître avait ouvert sur l’ordinateur un document vierge
où il n’y a que des lignes d’écriture, et des élèves
allaient écrire sur ce tableau les mots de la dictée. L’écran
du tableau représentant l’écran de l’ordinateur, le
professeur peut faire toutes sortes de manipulations : enregistrer, supprimer,
déplacer, … ce qui est écrit au tableau.
D’après ce qu’on m’a dit, toutes les classes du pays
vont bientôt être équipées de cet outil. Le gouvernement
veut faciliter l’accès à l’informatique (et à
internet) à tous les élèves. Je ne sais pas si le but sera
atteint, ni même si cela permet un meilleur enseignement, mais ça
peut être un outil intéressant.
Le deuxième aspect qui m’a étonnée dans cette école,
c’est le niveau des élèves. Dès l’âge
de 7 ans ils utilisent ou du moins connaissent les 4 opérations en mathématiques.
A 4 ans, leur première année, ils doivent déjà être
capables de reconnaître des petits mots ou de lire des albums très
simples.
Apparemment, là aussi, l’Education Nationale anglaise a de grandes
ambitions pour améliorer le niveau des élèves.
Dernière remarque sur cette journée d’école à
propos de “l’Assemblée” : à peu près
une fois par semaine, toute l’école se retrouve pour fêter
les anniversaires et applaudir les élèves de chaque classe, désignés
par les professeurs soit pour leur bon comportement soit pour leur travail.
L’organisation et la pédagogie de l’école anglaise
sont encore bien différentes des nôtres. Mais quant à savoir
quel est le meilleur système (pour l’Europe par exemple), je crois
qu’on a encore de longues années de débat devant nous !
Voilà tout ce qu’on peut dire aujourd’hui sur cette “nouvelle
vie”.
A bientôt pour la suite !
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