Suède
Umea, Suède, 31 août
Nous sommes entrés
en Suède par le nord du pays, nous étions toujours dans la région
lapone. Le paysage n'a donc pas vraiment changé autour de nous : toujours
beaucoup de forêts, et des rivières !
Par contre, alors que du côté finlandais les routes étaient
relativement plates, nous avons retrouvé ici des collines, des plateaux,
...
Et puis au bout de quelques jours, alors que nous avancions vers l'ouest, nous
avons pu apercevoir des montagnes enneigées. Elles ne sont pas très
hautes, entre 1000 et 2000 mètres, mais comme nous sommes beaucoup plus
au nord que chez nous, cela correspond à de hautes altitudes.
Durant les 300 premiers kilomètres, nous avons croisé très
peu de villes. Du coup, nous étions bien contents de retrouver des petits
villages, des fermes et des champs, là où le relief est plus plat.
Les maisons sont toujours rouges et blanches, les jardins aussi soignés
: pas un brin d'herbe ne dépasse de la pelouse ! Comme en Finlande, les
Suédois ont souvent un mât dans leur jardin avec un drapeau du
pays.
Après plusieurs jours de "beau temps",
nous avons été confrontés au vent. Un bon vent de face
qui nous ralentit forcément, et qui parfois nous arrête. C'est
très frustrant de devoir pédaler dans les descentes !
L'autre jour, la pluie s'est mêlée au vent, et nous avons vécu
la journée la plus éprouvante depuis le début du voyage...
Toute la journée à rouler contre le vent, la pluie nous fouettant
le visage, il y a de quoi avoir le moral dans les chaussettes !
Heureusement, le soir, nous avons trouvé refuge dans le "cottage"
d'un village. C'était une minuscule maison ronde au bord d'un lac : à
l'intérieur, un foyer surmonté d'une cheminée (un peu comme
dans un tipi) avec des bancs tout autour. Un monsieur s'est arrêté
et nous a amené tout un coffre de bois quand on lui a dit qu'on restait
pour la nuit. Nous avons donc passé une nuit au coin du feu, sur les
bancs, faisant sécher toutes nos affaires !
Le lendemain, il faisait un temps magnifique, comme on n'a jamais vu ici ! Bon,
ne nous emballons pas, les nuages étaient de retour vers 11h ... et il
a plu à 14h !
Peu de rencontres durant ces premières semaines. Les gens ont été
très sympathiques, prévenants, mais ce n'est pas allé plus
loin.
Ces jours-ci, nous sommes à Umea (famille
Servas), où nous nous reposons... Karin et Stig-Olof qui nous accueillent
sont très sympas. Stig-Olof, passionné de nature (faune et flore)
nous explique beaucoup de choses sur la forêt, les oiseaux, les rennes,...
Ce soir nous allons dans leur ferme, à 50 km d'ici, et nous leur ferons
des crêpes.
Nous vivons ces quelques jours avec eux, à la finlandaise...
Par exemple, le repas du soir se prend vers 18h, souvent un plat principal,
et nous avons un dessert plus tard (21h). C'est particulier ! Hier nous avons
mangé du poisson (perches, truites saumonées) que Stig-Olof avaient
pêché : délicieux !
Etienne a pu enfin déguster des baies jaunes dont nous entendons parler
depuis la Finlande (des cloudberries).
Les enfants terminent l'école vers 14 ou 15h, ce qui leur permet de faire
leurs devoirs dans l'après-midi et d'avoir du temps après... Pas
si mal comme système, surtout qu'ils ont autant, voire plus de vacances
que nous ! Je serais tentée de venir m'installer ici !
Mais les températures de l'hiver, -10° fréquemment, et l'absence
de jour durant plusieurs mois me font un peu hésiter !
Demain, nous pédalerons de nouveau, en
direction de Stockholm, en passant par la côte. Nous devrions y être
dans une dizaine de jours.
Bonne rentrée à tous, on pense bien fort à vous, bises
!
Album
photo
Örebro, Suède,
12 septembre, 4291 km
Comme les oiseaux migrateurs,
nous descendons vers le sud, et les températures commencent à
baisser. Il y a deux jours, nous avons trouvé une petite flaque de rosée
gelée sur la remorque. Malgré cela nous avons eu un très
beau temps depuis Uméa, et c’est un réel bonheur de rouler
au soleil tous les jours.
Le paysage change peu, mais comme nous sommes passés dans l’intérieur
des terres, nous avons franchi des collines, avons suivi des rivières,
des vallées, … et c’est moins monotone que les forêts
de Laponie. Nous retrouvons la ”civilisation”, qui nous avait un
peu manqué, avec ses inconvénients : plus de voitures, et plus
de difficultés à trouver des coins tranquilles pour camper.
Mais pour la première fois en Suède, nous avons été
accueillis deux nuits de suite dans des jardins. Malgré tout, nous n’avons
pas échangé autant que nous l’espérions avec ces
personnes-la. Heureusement, nous avons été accueillis plusieurs
fois dans des familles Servas, et là, c’est un plaisir de discuter…
Ce sont toujours des rencontres riches, et les sujets de conversation sont très
variés.
Notre anglais progresse ! Et nous sommes toujours
très étonnés de voir que les Suédois entre 15 et
70 ans avec qui nous avons parlé maîtrisent tous l’anglais
bien mieux que nous…
Il y a plusieurs raisons à cela : d’abord les pays scandinaves
sont peu peuplés (comparés aux pays du sud de l’Europe),
il y a donc peu de personnes parlant suédois dans le monde. Ils sont
aussi obligés de maîtriser l’anglais pour lire des ouvrages
professionnels (médecine. informatique,…) qu’ils ne trouvent
pas dans leur propre langue. Et puis la télévision ne diffuse
que des versions originales de films. Ils entendent dons beaucoup plus d’anglais
que nous, depuis qu’ils sont petits.
L’enseignement de l’anglais est précoce, dès 8 ou
9 ans (c’est bien ce que l’on veut faire en France, mais chez nous
ce n’est pas encore un objectif atteint… mais c’est un autre
débat !)
Plusieurs fois, on nous a dit ”Tiens, des français qui parlent
anglais !” Vous savez donc ce qui vous reste à faire…
Pour ceux qui seraient étonnés
de nous voir déjà au sud de la Suède, une petite explication
s’impose. Nous avons décidé de ne pas passer par Stockholm.
Cela nous permet de faire quelques économies pour l’hiver qui vient,
et puis traverser cette capitale avec tout notre attelage aurait été
vraiment difficile. Nous avions pensé laisser tandem et remorque quelque
part et y aller en train, mais nous avons décidé de faire plus
simple. Nous resterons sans doute un peu plus au Danemark et à Copenhague.
En prenant cette décision nous avons discuté de notre nouvelle
vie : d’un côté nous sommes libres de faire ce que nous voulons
faire, d’un autre nous devons suivre quelques règles.
Si nous voulons avancer, il faut bien se lever, pédaler, et ne pas toujours
traîner à la sieste !
Mais on ne se plaint pas, bien sûr, c’est vraiment un privilège
de pouvoir gérer son temps comme on veut.
Nous apprécions vraiment cette manière de voyager. Ce n’est
pas toujours simple, notamment de vivre ensemble 24h sur 24, mais nous découvrons
petit à petit des choses sur nous mêmes et sur l’autre.
Nous apprenons aussi à vivre au jour le jour, à accepter les imprévus.
Car c’est une vie d’imprévus… Nous ne savons pas où
nous dormirons le soir !
C’est aussi ce qui fait la richesse du voyage, et nous sommes heureux
de le partager ensemble et avec vous !
Helsingborg, Suède,
21 septembre, 4775 km
Nos derniers jours en Suède nous ont réconciliés avec l'accueil
des suédois, et le fromage ! Car nous avons trouvé un bon fromage
qui a du goût et dont le nom est : Marsvinsholm
Plus sérieusement, nous avons rencontré des suédois vraiment
accueillants, désireux de discuter et d'échanger avec nous. Plusieurs
fois, ce fut le soir, quand nous demandions un coin pour camper : nous avons
finalement planté la tente dans leurs jardins.
Un midi, alors qu'il pleuvait beaucoup, nous avons passé une bonne heure
dans la cuisine d'un couple âgé à discuter d'immigration
et d'intégration... Ces moments-là sont vraiment étonnants
!
Une de nos rencontres les plus intéressantes a aussi eu lieu sous la
pluie. Le vent soufflait vraiment très fort, et nous pensions nous arrêter,
car pédaler devenait très difficile. Un camionneur est venu nous
voir alors que nous pique-niquions abrités sous un auvent, et il nous
a proposé de nous emmener pour un bout de route. Il passait exactement
là où nous allions ! Tandem et remorque ont été
chargés dans le camion, nous sommes montés à l'avant avec
Jan-Åke. Et nous avons passé un très bon moment avec lui,
car il était très curieux et intéressé par notre
voyage. Il nous a déposés 68 kilomètres plus loin, au soleil,
et chacun a continué sa route...
Toutes ces rencontres avec des "inconnus", qu'on ne reverra sans doute
jamais, sont incroyables. C'est une bonne leçon sur la générosité
et la confiance !
Le sud de la Suède nous a beaucoup plu. On a retrouvé l'ambiance
tranquille de la campagne et les petites routes désertes. Nous sommes
passés aussi dans une zone touchée par la tempête de janvier
dernier (au nord de l'Europe), qui a dévasté de nombreuses forêts.
Certains endroits ne sont pas encore "nettoyés" : des arbres
sont dangereusement penchés, d'autres couchés, racines en l'air,
c'est très impressionnant.
Encore plus impressionnant, c'est l'un des stocks de bois que nous avons pu
voir entreposé sur un ancien aéroport militaire, uniquement des
troncs ramassés ou coupés après la tempête. Des milliers
de troncs d'arbres alignés sur 3 kilomètres, constamment arrosés
pour les conserver en bon état. Et il existe plusieurs stocks de bois
de cette ampleur, c'est dire la violence et les dégâts de cette
tempête !
Notre fin de parcours en Suède passait par la côte ouest. Nous
avons donc roulé les deux derniers jours près de la mer du Nord,
plus belle que la mer Baltique... Etienne a retrouvé des odeurs et des
paysages de Bretagne !
La traversée de la Suède nous aura pris plus d'un mois. Après
avoir parcouru la Finlande, ce n'était pas très dépaysant.
Nous avons surtout apprécié la diversité des paysages et
l'accueil des gens (surtout au Sud), qui nous ont témoigné attention
et intérêt. Nous sommes donc heureux de poursuivre ce voyage, en
gardant à l'esprit que ce sont les rencontres faites et à venir
qui sont notre véritable moteur !
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